De la Justice dans la Revolution et dans l’Eglise - P. J. Proudhon - Vol. 5 - 1870

NOTES ET ÉCLAIRCISSEMENTS 201 remaniement de la carte, si facile à prernière vue, ce partage tant désiré et tant redouté de l'empire ottoman, parait, à l'examen, de toute impossibilité. Ainsi, dans la pensée supérjeure de 1815, les deux grands principes de l'équilibre des puissances et de l'établissement des garanties constitutionnelles étaient liés l'un à l'autre et solidRiires : attenter à celui-ci, c'était compromettre celui-là; menacer une nation dans ses libertés, c'était fomenter la guerre universelle. Et comme toute loi tencl à se réaliser dans le fait, il est arrivé que la délimitation des États, telle à peu près que l'avait faite le congrès de Vienne, est devenue, quarante-cinq ans après le fait accompli, la condition expresse, à peine de guerre générale, de l'équilibre eu- , ropeen. Ainsì la perturbation actuelle a son principe clans le mépris des conventions internationales , et tout le 111onde st coupable. La violation de la paix de Vienne est venne de tous les còtés : elle a commencé, dans les actes memes du congrès, par les réticences calculées des signataires; gouvernements et peuples ont· rivalisé ensuite de 1népris pour les traités, les uns se refusant obstiné1nent aux concessions attendues, les autres, par représailles, revendiquant leur droit de nationalité, et remettant en question le résultat de vingt-cinq années de guerre. De toutes les puissances intéressées au 1naintien des traités, celle qui en a le plus complétement méconnu la signification est la France; c'est aussi celle qui souffre le plus de leur violation. Trompée, pendant trente ans, par la conspiration bonapartiste, par les déclamations de scs tribuns et de ses journaux, elle n'a vu dans la 17. BibliotecaGino Bianco

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