De la Justice dans la Revolution et dans l’Eglise - P. J. Proudhon - Vol. 5 - 1870

NOTES ET ÉCLAIRCISSEMENTS faire. A l'une il est défendu de généraliser et de conclure, à l'autre il est défendu d'agir. La science écono- :i;nique, pour ces messieurs, ·finit où finit la fatalité, où con1n1ence le libre arbitre et par conséquent la 1norale. J e soutiens con tre les é.conon1istes que c'est précisément alors qu'il appartient à la J ustice d'intervenir, et, par l'application de ses maximes, .de construire, selon la raison et pour l'utilité com1nune, les matériaux recueillis par l'observation. C'est ce que j'appelle, avec plus ou moins rl'exactitude., application de la Justice à l'éco- . nom1e. L'éconon1ie politique, telle que l'~nseignent et la défenclent les adeptes de la vieille école, est une science pure1nent ohjective et fatale, une science qui n'a rien d'hun1ain, et se réduit à colliger et décrire des phéno111ènes. C'est à tort qu'on l'appelle économie politique,- attendu qne l'élément politique, social, juridique, n'y entre pour rien, tout devant rester sou1nis, selon les économistes, au hasard de la fatalité. Le nom 111e1ne d'économie (législation du ménage) ne lui convient pas : le n1énage public ou particulier, in1pliquant nécessairement la subordination des choses à l'usage de l'homme, par conséquent une certaine législation du travail, de l'échange, de la propriété, etc. L;économie politique, telle que la veulent et la préchent les malthusiens, réduite à des p-hénomènes de pure fatalité, n'est pas meme une science, car elle n'est pas vraie. Le monde économique est, comme je l'ai dit, un monde de variations et oscillations phénoménales; dans ses oscillations se remarquent constamment une thèse, une antithèse, une SYNTHÈSE, ou si l'on ai1ne . m1eux, un maximum, un minimum, et une MOYENNE. BibliotecaGino Bianco

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