Correspondance de P.J. Proudhon - Vol. 2 - 1875
DE P.-J. PROUDHON. 97 le pouvons, mais quand nous nous serions trompés, vous ne devriez pas distinguer la fatalité de la loi, parce que c'est prendre un symbole pour une idée, c'est raisonner en théologien et non en philosophe. Je m'attends bien à ce que force gens vont essayer de m'éreinter, suivant leur noble expression. Il est si bien reconnu aujourd'hui qu'on a raison de tout avec des blagues, qu'on ne me les épargnera pas. J é veux d'abord prendre mon temps; et comme sur chaque numéro de mon livre j'en sais déjà dix fois plus que la malveillance n'y verra, je compte avoir beau jeu à mon tour. Le plus gros de ma besogne est fait; mes études s'avancent et c'est maintenant que je vais travailler à mon œuvre littéraire. A trente-quatre ans et demi, je suis mieux armé et plus avancé que Rousseau ne l'était à quarante; sans avoir le mêtne talent, j'espère ne pas exercer une moindre influence. Encore une fois, ce n'est qu'un p1"ospectus; et si les chiens aboient au lever du bâton, que sera-ce ~u frapper! Je vous remercie de bien bon cœur de vos offres de service; mais je ne puis consentir à me remettre aux épreuves; j'y ai presque perdu les yeux, c'est assez. Ce qu'il me faut, c'est un entrepreneu1", comme L. Blanc et d'autres qui ne me surpassent de guère en ont trouvé; un libraire pour qui je travaille à Paris, à Dijon, à Strasbourg, quand et comme il me plaira. Je n'ai pas une seconde loi sérielle à publier, mais j'ai de belles choses à en tirer. Cette condition me paraît si désirable et si douce que je ne négligerai rien pour y arriver. Je puis tabler pour la valeur d'un .bon volume à fournir par an, plein de choses neuves, curieuses, toujours originales; je n'ai besoin que d'un appointement qui me fasse vivre. Je ne demande pas cher; j'offre en CORRESP. II. 7 Biblioteca Gino Bianco
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