Correspondance de P.J. Proudhon - Vol. 2 - 1875
6 'CORRESPONDANCE nécessairement 8, et ne peut, sans contradiction sé- rielle, être 7 ou 9. Voilà de ces choses que les mathé- maticiens ont à peine entrevues. Ainsi, pour nous, tout ce qui est force, cause, de même que substance, est in- intelligible : par conséquent, s~ la fatalité peut offrir prise à notre intelligence (je ne dis pas à- notre concep- tion ou sens intime, car le sens intime sent; il ne dis- tingue, ne définit pas), ce n'est pas comme force ou cause, c'est comme loi. Mais dès lors, si la fatalité est synonyme de loi suprême ou universelle; il faut trouver la formule de cette loi aussi bien que ses applications spéciales. Ce n'est pas à moi de dire si j'y ai réussi ou non. - Dieu, dans ce système, Dieu, s'il existe, n'est autre chose que le 1noi infini, dont la raison, le voüc;, est adéquat à cette loi sérielle ou fatalité, tandis que son vouloir, sa liberté, y sont entièrement soumises. Dieu, enfin, précisément parce qu'il est omniscient et souve- rainement libre, se conforme sciemment et volontaire- ment à cette loi ou fatalité objective, subjective et ab- solue; en sorte qu'on peut dire de lui : Su1n1na leœ, sum1nanecessitas,summa libe1~tas. Voilà, mon cher sinologue, ce que vous verrez claire- ment dans ·mon Prospectus quand vous aurez le temps de l'y chercher; peut-être alors, s'il vous faut absolu- ment une loi de la loi, serez-vous forcé d'aller au delà même du destin. cet extrême philosophique de l'ancien monde. Tous les peuples ont eu le pressentiment d'une Loi suprême; mais comme, ainsi que je l'ai observé, les peuples enfants font la loi adéquate à la volonté, ils ont symbolisé leur idée en représentant la loi absolue sous l'image d'une divinité aveugle, assise sur un trône d'airain, par delà tous les soleils, etc., etc. Maintenant nous expliquons le symbole, autant du moins que nous Biblioteca Gino Bianco
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