Correspondance de P.J. Proudhon - Vol. 2 - 1875
CORRESPONDANCE Lyon, 13 août 1843. A. M. PAUTHIER Mon cher sinologue, si je ne vous ai pas écrit pour vous remercier lorsque je reçus vos publications, c'est que j'espérais pouvoir vous rendre bientôt la mon- naie de votre pièce. J'ai été ému de votre indignation, et je vous rends grâce d'avoir appliqué un si bon coup de fouet à cet anirnal de Julien. Mais souvenez-vous que vous n'obtiendrez justice complète que lorsque j'aurai moi-même accompli ma mission d'exterminateur, et que mes idéès auront trio1nphé. J'accepterais vos félicitations si je pouvais ignorer que je ne suis qu'un infiniment petit dans l'inaugura- tion de la loi sérielle, et que tout mon mérite en cette affaire consiste à avoir donné le signal d'une autre ère intellectuelle, amené·e peu à peu pa-r le cours inévitable du temps. Mais je regrette que la rapidité de votre lec- ture ne vous ait permis de saisir que la moitié de mes idées; sans cela vous ne m'eussiez pas fait l'étrange objection que j'ai lue dans votre lettre. Non, la révéla- tion de la loi sérielle ne changera rien au cours nor- mal de la société, pas plus que la découverte de Newton v.'a troublé le cours des astres, parce que la loi sérielle Biblioteca Gino Bianco f
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