Correspondance de P.J. Proudhon - Vol. 2 - 1875
DE P.-J. PROUBHO:\. 43 Ct)1...1vrsel11r1iques ou tribunaux secrets d'Allemagn8, dont j'ai faiLune théorie appropriée à notre temps. Enfin je parlai pour moi-même; n1a lectl1re dura deux heures. - Figurez-vous l'étonne1nent cle tout ces curieux, prêtres, fe1n1nes, aristocrates, eLc., quand, au lieu d'un républicain à gilet rouge, barbe de bouc, voix sépulcrale, on vit un petit blondin, au teint clair, à la n1ine simple et pleine de bonhon1ie, à la contenance tranquille, prétendant~ qu'il n'était accusé que par une 1néprise du parquet, dont au. surplus, il louait le zèle; et affirmant que ses idées étaient celles de tout le n1onde, quo loin d'être hostiles au gouverne1nent, elles llù étaient très-favorables; que loin de mériter des repro- ches de la part clc qui que ce fût, elles n'étaient djgnes ([Ue d'éloges; et prouvant cette thèse par dos déYelop- ren1ents scientifiques si recherchés, si pénibles à suiYre, et rendus dans un style tantôt d'une clarté et d'une simplicité extrên1es, plus souvent d'une profondeur 111étaphysique et technologique telle qu'on n'y con1pre- nait plus rien; figurez-vous, dis-je, un homn1e accusé de conspiration contre l'ordre social, et présentant pour ùéfense un pâté d'économie politique si difficile à digérer et à saisir que tout le monde avoue n'y avoir rien entendu, et vous aurez à peine l'idée de cette mystifi- eation judiciaire. - Mon avocat co1nn1ençapar déclarer qu'étrangcr à mes études il no pouvait ni les rejeter ni les adopter, et il insinua que le jury, en matière scien- tifique, était incompétent; puis il partit de ce point de vue pour expliquer la vivacité de mes phrases. - Le procureur général reconnut qu'il ne pouvait répondre à mon plaidoyer, mais que mon livre était là, qui, selon lui, parlait assez haut ... C'était s'avouer battu. - Le président, dans son résurné, fit un aveu analogue; si BibliotecaGino Bianco
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