Correspondance de P.J. Proudhon - Vol. 2 - 1875

378 CORRESPONDANCE dans ces lamentables jours, pleurer et s'indigner de leurs exploits, qui cependant s'étaient armés contre l'insurrection, parce qu'ils ne la comprenaient pas plus que les insurgés n'avaient eux-mêmes compris la bru- tale fermeture des ateliers natiqnaux ! Non, non 1 ne soyons pas si gratuitement absurdes! Les vrais hommes de Juin sont les hommes qui, de sangfroid et avec pré- ... méditation, ont allumé la guerre civile, et qui cherchent encore à en ranimer les tisons assoupis. Les hommes de Juin, on les connaît; je n'ai pas besoin de les nommer. 0 citoyens, ne prêtons jamais au peuple des pensées ·de vengeance et de haine! De telles pensées n'entrent point dans l'âme du peuple ou, si elles y rentrent, elles n'y tiennent pas. Ce serait se préparer d'amères décep- tions que de croire être agréable au peuple en flattant sa rancune. Tôt ou tard il regardera comme traîtres ceux qui, pour servir ses ressentiments, auront divisé la démocratie : tenez cela pour aussi certain que le républicanisme de fimmense majorité de la garde natio- nale. Citoyens, en insistant si longuement auprès de vous sur la nécessité d'un rapprochement entre les deux fractions de la République, je n'entends point vous donner le conseil de réformer la liste de vos candidats. Il ne m'appartient pas de me prononcer sur une ques- tion aussi délicate, alors surtout que dans le nombre des candidats il n'en est pas un que je voulusse écarter. Je laisse, par ma démission, une place vacante : et que ne puis-je en laisser dix l Je serais heureux d'apprendre que, comme preuve de votre désir d'union, vous réser- vez cette place à un homme de la bourgeoisie républi-. caine, à Guinard. S'il est trop tard pour une fusion plus complète; si certains noms, dans chaque parti, Biblioteca Gino Bianco ,.

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