Correspondance de P.J. Proudhon - Vol. 2 - 1875

DE P.-J. PROUDHON. 37a à fonder la République I Vous n'aurez parmi vous ni un Guinard, ni un Forestier, qui vous appuie de sa légion I Vous donnerez lieu à la coalition de crier par- tout que ce qu'elle combat en vous ce n'est pas la République, ce n'est pas le peu15le, c'est le socialisme. Et l'armée qui ne pourra reconnaître en vous, à aucun signe, les défenseurs de la Révolution, fera feu sur vous, comme sur des malfaiteurs et des pillards. Est-:-il possible que vous compromettiez à ce point votre cause, la cause du travail et deJa liberté? ... Disons enfin, et c'est mon dernier argument, le besoin d'une réconciliation, le besoin d'une amnistie réciproque entre le peuple et la garde nationale. Je m'étonne qu'après avoir tant parlé d'amnistie à la tribune les honorables chefs du parti socialiste ne soient pas venus vous dire : Le gouvernement nous refuse l'amnistie? eh bien, accordons-la nous-mêmes à ceux de nos frères qui, dans un moment de vertige, furent nos ennemis ; ne scindons pas la République! Scinder la République, c'est vouloir recommencer la guerre impie de juin. Plus de ces affreuses représailles 1 N'avons-nous pas assez des légitimistes,- des impéria- listes, des orléanistes, sans nous mitrailler les uns lès autres? Faut-il que dans nos funestes désordres nous prenions pour modèle et pour loi cette politique impi- toyable qui seule les a fait naître, et qui depuis s'est constamment, systématiquement, appliquée à les entre- tenir? Faut-il que le peuple et la bourgeoisie se mécon- naissent à ce point l'un l'autre qu'ils se prennent tou- jours pour ennemis, quand ils ne représentent que la double face d'une même idée? La bourgeoisie, je parle surtout de la moyenne, est répùblicaine par nature et par tempérament. Consultez BibliotecàGino Bianco

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