Correspondance de P.J. Proudhon - Vol. 2 - 1875

374 CORRESPONDANCE D'abord, nos précédents. - En décembre nous avons proclamé la fusion entre les socialistes et les démo-· crates comme étant de nécessité supérieure; il ne s'agis- sait pourtant alors que d'une grande protestation à faire contre le principe de la présidence. Pourquoi donc, aujourd'hui qu'il y va de la République, pourquoi la fusion ne serait-elle pas une nécessité entre les répu- blicains? Qui pourrait justifier ce revirement? Est-ce ainsi que nous entendrions pratiquer la constance dans les principes, nous qui reprochons tous les jours à nos adversaires de trahir leurs opinions? En second lieu, l'exemple des départements.-Il y a cinq mois, sur la foi de la capitale, les dé_partements se soumettaient au grand principe de fusion, bien que ce principe ne pût donner .alors de résultat positif. Ils s'y sont soumis par une raison qui leur a parü décisive, c'est que c,était un principe. Ce principe, ils l'appliquent de nouveau; ils rembrassent comn1el'ancre de salut. Allons- nous leur en faire un blân1e? l\'Iais tout le monde se félicite de cette résolution des départements, dont le socialisme, autant que la République, profitera.L'union des patriotes, en efiet, c,est la défaite de la coalition et, dans un te1nps élojgné, le triomphe du socialisme. Pourquoi Paris faillirait-il à sa propre loi et se. sépare- rait-il dans sa ligne de conduite de toute la province? Ajoutons un motif non moins grave pour la défense de nos institutions républicaines. Quoi I de toutes parts la coalition royaliste menace la République; nous sommes au moment, pour lui tenir tête, d'organiser la résistance légale, morale et maté- rielle; et au lieu de grossir vos rangs de tbute la masse républicaine, vous excluerez, comme suspects, ceux qui, avant que le socialism.e eût un nom, travaillaient Biblioteca Gino Bianco

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