Correspondance de P.J. Proudhon - Vol. 2 - 1875
i 3ï0 ,I CORRESPONDANCE qu'elle n'a jamais eu; elle n;en serait pas à so_ncoup d'essai. Voilà la vérité dans cette histoire galante ; il en est ainsi de toutes mes prodigalités. J'ai distribué sans doute bien des secours; mais je n'ai pas voul~ que le représentant socialiste fût cité comme insociable et sans charité. J'évalue à 8 ou 10 francs par jour les ùistribu- tions que j'ai faites. En cela je n'ai fait qu'agir comme tous mes collègues de la Montagne, dont la plupart s'en retournent aussi gueux qu'ils sont venus. Dans ces derniers temps, j'ai dépensé beaucoup d'argent par suit~ de l'~ccupation que me donnaient à la fois le journal, la Banque et les séances de l'Assemblée; il m'en coûtait de 5 à 6 francs par jour de çabriolet. Enfin, j'ai payé quelg:ues dettes, telles que celle dé Dessirier, qui m'est mê1ne actuellement redevable. J'ai vécu du reste. Du produit de mes livres, j'ai touché net 3,000 fr., qui sont engagés dans le Peuple. Il m'a été fait don d'une somme de 6,000 francs par un jeune homme riche; la destination de cette somme étant le journal, je ne la regarde point comme ma pro- priété. Après 5 ou 600 francs que je viens de dépenser en faisant le tour de la Belgique, cherchant partout une retraite assurée, et n'espérant plus de la trouver qu'en Suisse, je reste avec une douzaine de cents francs pour pourvoir à mon aventureuse existence. Voilà, mon cher ami, en raccourci, mon histoire financière. Si Dieu me prête vie, je crois pouvoir l'amé- liorer encore. Le Peuple, si je ne me fais illusion, deviendra peu à peu une bonne affaire, et assurée. Nous tirons actuellement à 42,000; cela va et vient. Je vais Biblioteca Gino Bianco I
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