Correspondance de P.J. Proudhon - Vol. 2 - 1875

DE P.-J. PROUDHON. 367. llaJIPort que. vous aurez l1obligeance de faire tant sur la marche des premières opérations de la Banrae du Peu,ple et sur les indispensables dépenses auxquelles nous avons dû pourvoir, que sur les détails de votre liquidation .. Vous aurez aussi à écrire aux comités des départe- ments de se conformer, chacun dans son ressort, aux instructions de la présente et de la circulaire que leur portera· le. Peuple.. Je ne succombe pas, certes, dans mon entreprise; je cède à un. obstacle de force· majeure. Je ne suis plus libre; comment ~puis-je diriger, du fond de l'exil w d'un cachot, la chose du monde qui exige peut-être le plus de liberté: une ·Banque ? Mais si l'on ne peut dire que je succombe et que l'expé- rience a prononcé contre moi, il ne m'importe pas moins de faire connaître à tous avec quelle prudence et quelle- économie ont été accomplis nos premiers actes ; quel ordre, quelle exactitude, quelle fidélité régnaient dans nos opérations et nos écritures, Que la calomnie insinue que j'ai abusé de la confiance des souscripteurs, je ne le crains pas; vos livres sont là. Que la malveillance se réjouisse de la perte que me fait supporter cette entre- prise sitôt abandonnée, je me vante de cette perte. J'ai toute ma vie préféré le,,rôle de dupe à celui de fripon. Mais ce qui désolerait mon amour-propre, ce qui me frapperait dans mon rôle d'initiateur d'un coup irrépa- rable, ce serait que l'on pût dire qu'en dehors de ma théorie j'ai manqué d'ordre et de prévoyance. Je compte sur vous, mon cher Guillemin, pour m'épar- gner ce reproche, que dans ma conscience je sais n'avoir pas mérité. Mais qu'est-ce que la conscience devant l'opinion ? Biblioteca Gino Bianco

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