Correspondance de P.J. Proudhon - Vol. 2 - 1875
361 COURESPONDANCE promis qu'autant qu'il dépendrait de moi le fruit de la révolution de Février ne serait·pas ·perdu; je me suis dit qu'il fallait faire, en un an, le chemin d'un siècle, sous peine d'avoir fait une sottise. Je crois que le but que je me suis proposé sera atteint; dites tant qu 1 il vous plaira que la France ne veut pas des Rouges : A quoi sert cela '! Comme s'il s'agissait. de la volonté de la France l comme si, dans ce moment, nous n'étions pas sous l'empire de la , , NECESSITE. Or, cette nécessité, il s'agissait de la dégager, et c'est à quoi aura servi merveilleusement l'agitation socialiste et démocratique. Le vieux monde se disloque : je vous défie, avec toute votre philosophie et votre vieille pra- tique, de le faire revivre. Bon gré, mal gré, l'Europe entière, à la suite de la France, est embarquée sur uue révolution sociale, qui emportera peut-être, je le veux bien, et ses auteurs et ses contradicteurs. Il n'est au pouvoir de personne de l'empêcher; le poison est pris, absorbé par le corps social; que le malaa.e se torde tant qu'il voudra, il faut 'qu'il fasse corps neuf et qu'il rende tripes et boyaux. · Au lieu de vous immobiliser dans une critique inutile, qui n'avance à rien, qui ne sert qu'à vous rendre mécontent des autres et de vous-même, il vaudràit mieux travailler, dans la mesure de votre tempéra- ment, à la cause révolutionnaire que de lui lancer des sarcasmes qui prouvent encore plus contre votre jugement que contre la capacité des agitateurs du jour. Je crois que les Rouges ne sont pas aussi forts que les Blancs, mais ils sont plus honnêtes gens, et, en tout cas, ils ont le vent en poupe et le courant pour eux. Il est fatal, entendez-vous, que le parti rouge remporte \ Biblioteca Gino Bianco
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