Correspondance de P.J. Proudhon - Vol. 2 - 1875

DE P.-J: PROUDHON. 363 Assemblée nationale, 2 mars 1849. Mon cher ami, ce n'est pas le moindrè de mes maux, depuis que je suis homme politique, de ne pouvoir disposer d'une minute pour le repos, la .flânerie et la causerie. Me voilà esclave, moi législateur et l'un des fondateurs (en espérance!) de la République démocra- tique et sociale. Si vous voulez donc que nous nous rencontrions'une fois, ayez l'obligeance d'accepter mon diner et de venir me prendre à l'Assemblée vers cinq heures et demie; je ne vois que ce moyen-là de m'en- tretenir avec vous. Votre scepticisme perce toujours dans chaque page que vous écrivez. Un peu de réflexion vous prouverait cependant bien vite combien l'indifférence et la misan- thropie sont aujourd'hui de peu de saison, et vous par- donneriez· à votre pauvre ami toute l'agitation qu'il cause parmi les bonnes gens. Je n'ai pas provoqué la révolution de Février; je voulais le progrès lent, mesuré, rationnel, philo- sophique; les événements, la sottise des hommes, sur- tout de ces bourgeois taquins et mitoyens dont vous faites partie, en ont disposé autre~ent. Je me suis I Biblioteca Gino Bianco

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