Correspondance de P.J. Proudhon - Vol. 2 - 1875
DE P .-J. PROUDHON. 36t ment du Peuple, qui Il 'en sortiront que pour entrer dans la caisse de ma Banque. Suivant toute apparence, le produit de mon journal et de mes publications me donnera de quoi vivre hon- nêtement à l'avenir. Quant à la Banque, il n'y faut pas compter de sitôt. Si le jury m'acquitte et que je sois réélu à Paris, personne en ce moment n'a plus de chances que moi, ma situation deviendra fort tolérable, et je pourrai agir avec un succès toujours plus grand pour la propagation de mes idées. Je compte donc pouvoir à l'avenir, et en attendant que je sois en mesure de vous rembourser, comme je l'ai fait pour D***, vous payer annuellement les intérêts de ce que je vous dois. Faites-moi donc, je vous prie, le compte de notre situation. Vous m'obligerez aussi - et je vous le dis sérieuse- ment ~ de prendre hypothèque sur tous mes biens ( l) présents et à venir. Vous êtes en seconde ligne après le père Renaud. Dans ce temps de révolution, de lutte, de procès, je ne puis prendre trop .de sûretés pour les intérêts de mes créanciers, qui après tout sont les miens. Faites donc au plus tôt ce que Je vous dis; encore _une fois vous m'obligerez . . Inclus la note de prix que vous m'avez demandée. Votre lettre, mon cher Maurice, laisse percer parfois l'appréhension, trop légitime peut-être vu ma négli- gence, que je vous oublie. Vous se1nblez craindre que de ma part il n'y ait pas eu réciprocité d'amitié et de dévouement. Je vous en prie, pour mon repos et ]a joie de mon âme, défaites-vous de ce soupçon. A qui ai-je fait de confidences plus intimes qu'à vous? Qui me .connait mieux que vous? De qui ai-je été obligé, ~ secouru avec plus de délicatesse que de vous?... Je ) Biblioteca Gino Bianco •
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