Correspondance de P.J. Proudhon - Vol. 2 - 1875
/ DE P.-J. PROUDHON. moins son chemin; mais, tout considéré, je pense que ma collaboration ne sera pas inutile. Je veux voir, ava.p.t dix ans (j'espère avant de mourir), le monde retourné sens devant dimanche, comme disait feu mon père. Je peux le dire et m'en vanter : sans moi, sans ce que j'ai fait, du 23 avril au 1er décembre, la révo- ' lution sociale était démolie et enterrée avec Louis Blanc, Cabet, Considérant, Pierre L~roux, et tous les autres. Crois-tu donc que ce soit si peu de chose que d'avoir fait ce remue-ménage? ... Mais toi, tu as toujours peur que la terre te manque I Tu es le dernier des · hommes pour le repos ; et tu as toujours l'air de· trem- bler au moindre mouvement. Révolutionnons, morbleu! c'est le seul bien, la seule réalité de cette vie. J'espère bien que 1848 n'est qu'un premier acte, et que le petit Bonaparte nous fera voir du pays. En avant! Puisque vous avez trouvé une collection de mes bro- chures dans vos greniers, tu me ferais grand plaisir de me les envoyer par le roulage ordinaire de Th. Desprez, à moins\ 'qu~ Bintot n'en veuille faire l'acquisition. M. Schl\!mberger m'obligerait fort, ? cet effet,.'de faire venir M. Hugue.aet, le prote de Bintot, et de s'entendre avec lui pour cela. Donne le bonjour à Schlumberger de ma part, et prie-le de me faire cette petite commis- sion. Mes livres se vendent, 1nais ne me rapportent guère. J~ai reçu déjà, depuis mai, environ 3,oOO francs, que j'ai aventurés dans le cautionnement de mon journal, lequel ne fait pas encore ses frais. Tu verras· que je sortirai de l'Assemblée nationale et de la Répu- blique comme fy suis entré, pauvre comme Job. G·~** est un niais. Je ne l'ai j_amais accusé de mal- honnêteté; j'ai, cru seulement qu'il pouvait très-bien avoir fait quelque placement, sauf à m'en rendre BibliotecaGino Bianco
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