Correspondance de P.J. Proudhon - Vol. 2 - 1875
CORRESPONDANCE peur qu'au lieu de me corriger je rende ma femme folle. ,.,..Tu as raison pourtant en un ·point : j'ai fait une ·grosse bêtise en me battant en duel. Je n'en avais guère envie, je voulais rompre en visière avec ce préjugé-là, co1nme avec tant d'autres. J'ai pris pour mes témoins deux duellistes, deux experts, qui m'ont fait voir que je n'y entendais rien. Nous nous sommes tiré dessus, Pyat et moi, comme deux bêtes, à vingt-cinq pas. J'au- rais souhaité d'avoir une balle dans la cuisse ou le mollet, pour me reposer six semaines. Il m'a paru que Pyat ne s'y entendait pas mieux que moi ; et nous nous sommes serré la main... pour ne plus nous reparler. J'ai trouvé très-comique ton idée de me faire grand homme dans une boîte à coton. Nenui, parbleu! J'eusse bien voulu, en février, faire remettre la r évo- lution à un peu plus tard; et il y a des gens ici qui te diront que j'ai fait ce que j'ai pu pour cela. Mais, une fois la chose eommcncée, je n'ai pas voulu manquer l'occasion ; j'ai pensé qu'il fallait démolir les gens du National et de la Ré/ornie d'abord, et puis poser la question sociale un peu plus vigoureusement que n'avait fait Louis Blanc. C'est à quoi je me suis occupé depuis les premières élections jusqu'à ce moment. Tu peux compter quo le Napoléon n'y fera pas plus que le · Co.Yaignac, et que les affaires iront leur train. -L'idée d'abolir l'intérêt de l'argent et toute espèce de rente est aujourd'hui populaire; vingt écrivains propagent 1ncs idées, et la propagande fait des progrès effrayants. Bientôt les 5 nlillions de voix données 'à Bonaparte crieront : A bas le CClJ.Jital ! Arrange-toi en conséquence. Je peux à présent me retirer, que l'idée n~en fera pas ' BibliotecaGino Bianco
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