Correspondance de P.J. Proudhon - Vol. 2 - 1875

346 · CORRESPONDANCE expropriation, et avec bénéfice pour tous. C'est ce qu'on ; s'?charne à calomnier. Mais l'IDÉE, le germe, est planté; , il croîtra, quoi qu'en dise, et il couvrira la terre de ses branches .. Je n'ai plus qu'à arroser le germe planté et à attendre. · Nou:3 sommes daris une confusion affreuse. Horn1is moi, qui sais ce que je veux, et qui vois clair dans la. situation, je ne vois pas une intelligence qui ne soit déroutée. Dans cet orage électrique, l'étincelle ne peut tarder à partir; que va-t-elle produire? Je suis clans l'inquiétude et presque l 'effr.oi. La réaction légitimiste~ bonapartiste, orléaniste, gagne; les partisans des trois prétendants sont coalisés, et je ne fais aucun doute que le goi1verne1nent lui-mên1e ne soit dans la conspi- ration. On attend, pour se découvrir, une occasion; on a besoin d'un coup de 1nain et on le cherche. Le peuple, averti, est sur ses gardes et ne bronche pas; c'est ce qui dépite les plus intrigants. l\i1aisla situation, ainsi faite est trop équivoque pour _durer longtemps, et il faut s'attendre à tout. Dites-moi clone, mon cher Pauthier, si vous pouvez m'offrir du petit lait pc?-dant quelques jours, au cas où les événen1ents m'obligeraient à prendre un congE',? Dites-moi aussi si, dans le cas de besoin, je pourrais disposer do votre apparten1ent, rue Saint-Dominique? Vous voyez que j'en sui J aux précautions. Je ne suis pas encore conspirateur; mais je dois songer à ma sûreté cornrae si je conspirais ! Adieu, tout à vous. p .-J. PROUDHON. P.-S.A dressez votre réponse, s.v.p., à M. Gauthier, rue 1Iazarine, 70. BibliotecaGino Bianco • •

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