Correspondance de P.J. Proudhon - Vol. 2 - 1875

• • DE P.-J. PROUDHON. 34a ~4 aol1t 1848. A. M. PAUTHIER Mon cher Pauthier, ma popularité, con1me vous le dites bien, est si effrayante, et l'horizon politique si chargé, que je me propose précisément d'aller vous dc1nander l'hospitalité pour quelques jours à Ville- Evrard , pourvu toutefois que cela ne vous contrarie point. Là nous aurions le temps de faire ma biographie et de répondre à vos braves Allemands. lVIonjournal vient d'être pour la deuxième fois sus- pendu, par décision du conseil des ministres. L 'appli- cation des lois n'a pas paru suffisante à ces messieurs: ils aiment mieux. l'état de siége. Quand finira-t-il, cet état de siége? J'ose répondre : jamais ! Non, jamais l'état de siége ne finira par la volonté du gouvernement; il ne finira que par la volonté du peuple. Cela Vèut dire que la France est au régime du sabre jusqu'à ce qu'elle soit à celui da la République démocratiqueet sociale. A.rrangez-vous ! La discussion de l'Enquête se prépare; je doute qu, elle se passe sans que les deux côtés de l'Assemblée en viennent aux mains. Voyez où nous en sommes [ J'ai tâché de donner un but, un nom, une cause, une réalité, une essence, à la révolution de Février, en proclamant le principe de la gratuité du crédit et de la réduction progressive de toutes les rentes et intérêts, accomplie sans spoliation, sans BibliotecaGino Bianco I I

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