Correspondance de P.J. Proudhon - Vol. 2 - 1875
OE P.-J. PROUDHON. 34i Paris, 16 juillet 18-1B. . A ~I. AMÉDÉE LANGLOIS, ENSEIGNE .DE 'lAISSEAU Mon cher concitoyen, je suis bien flatté, mais encore plus touché, de votre excellente lettre. Il y a quelque courage, en ce moment, à venir défendre un auteur exécré, des idées qui sont l'objet du déchainement de tous les égoïsmes. Certes, je me garderai bien de vous arrêter, de vous détourner de votre généreux projet. Je vous y encourage, au contraire, de toutes mes forces ; je fais plus, je vous engage, tout en exposant mes idées, à y mettre le plus que vous pourrez du vôtre. Et si vous tenez à me donner connaissance, avant l'impres- sion, de vos manuscrits, soyez certain par avance que, tout en rectifiant ce qui me paraîtrait ne pas rendre exactement _mapropre pensée, je serais heureux, flatté même, que vous eussiez de temps en temps une pensée qui vous fût propre, cette pensée fût-elle contraire à la mienne. Allez donc, puisque le spectacle de cette lutte infer- nale où vous me voyez engagé 1 et presque seul contre tous, excite votre ardeur sympathique. Faites, mon cher, ce qu'il vous plaira. Ne soyez point l'esclave de Biblioteca Gino Bianco
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