Correspondance de P.J. Proudhon - Vol. 2 - 1875
DE P.-J. PROUDHON. 339 • Paris, 6 juillet -1848. A Mo CHARLES PROUDHON Thioncher Charles, reste tranquille chez toi, jusqu,à ce que je fappelle ou que j'aille te voir, ce que je pré- férerais; je ne suis pas assez avancé pour te recevoir. Je n'ai pas encore reçu un centime de la République, et je me suis mis en dépenses pour elle. Du reste, le danger pour moi n'est pas tel que tu l'imagines; mal- gré l'exécration générale dont je me vois l'objet, je suis assez bien avec le gouvernement; fai toujours quelque ministre qui peut me secourir au besoin. On sait, dans la région du pouvoir, que je suis un honnête homme et même un homme de ressource; je laisse clabauder les tartufes et les pékins. Ne t'effraie donc pas, ne,qujtte point ta famille; soigne tes enfants; j'espère qu,ils res- sembleront à leur oncle, à toute la famille.AtNous sommes de bonne race, vois-tu, il faut soigner la graine. Dans quelque temps, j'aurai à peu près terminé mon rôle ; je serai un homme mort, et ne vaudrai pas un chien en vie. On s'use vite dans cette fournaise, et, si j'arrive à cinquante ans, je m'attends à cet âge à n'être plus BibliotecaGino Bianco
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