Correspondance de P.J. Proudhon - Vol. 2 - 1875
\ 32 CORRESPONDANCE aurait aucune raison suffisante de changer la Propriété contre un autre principe, s'ils étaient de tout point identiques et équivalents. Toute réforme commence nécessairement par une critique ; j'ai tâché seulement que la mienne, ardente et colorée dans la forme, fût au fond plus savante et moins déclamatoire que celle de mes devanciers. J'attendrai donc avec patience la Revue de M. Wo- lowski; mais je regrette que vous n'ayez point fait entrer dans votre brochure l'article que vous lui avez envoyé, et qui aurait intéressé tout notre pays. A mon tour maintenant de vous réprimander. Vous avez été injuste envers vous et envers moi, et vous avez méconnu mes intentions quand vous avez refusé l'adresse d'un chapitre que je me proposais de vous faire. Il ne s'agissait pas ici de l'honneur assez .banal d'une dédicace, ni de mettre votre nom en évi- dence comme celui d'un personnage illustre, ni de vous prendre (horreur!) pour nouveau sujet du martyre de mes sarcasmes. Ma pensée, pensée toute scientifique, était de publier des idées métaphysiques, non sous l'approbati9n ni la protection, mais sous l'adresse d'un métaphysicien; comme on adresse un mémoire de phy- sique à Biot, à Arago ou à l'Académie des sciences, des vers à Lamartine, une découverte à un ministre, une dénonciation à un procureur dù roi. Puis je désirais honorer un compatriote, honorer lq Franche- Comté, en montrant ses enfants voués à l'étude, et for- mant une petite société intellectuelle; enfin m'imposer à moi-même un joug salutaire en plaçant devant mes yeux le nom cher et vénéré de l'un des hommes que j'aime et que j'estime le plus. - J'ignore si je persis- terai dans le projet d'adresser un chapitre à M. Blan- Biblioteca Gino Bianco
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