Correspondance de P.J. Proudhon - Vol. 2 - 1875

DE P.-J. PROUDHON. 331 Paris, 31 mai 1848. • A M. ABRAM, NOTAIRE A ORCHAMPS-VERNON, (DOUBS) Mon cher camarade, tu veux absolument que je t'envoie ma profession de foi, et tu m'annonces, si elle est sage, trois cents voix parmi tes honorables conci- toyens. Quand je lis les circulaires qui nous inondent ; quand je vois avec quelle facilité les gens qui ont le plus d'esprit se compromettent, sans qu'ils s'en doutent, en faisant courir leurs sottises parlementaires; quand je rumine enfin sur le danger d'une pareille épreuve, je t'avoue que j'aimerais beaucoup mieux, pour ma répu- tation, n'avoir point.à m'exprimer du tout. Il faut pourtant répondre à ta lettre, si catégorique, si péremptoire, qu'en la lisant je croyais tenir une sommation. Tu as eu beau t'envelopper d'égalité et de fraternité, j.'ai reconnu tout de suite l'homm~ du proto- cole. Puisque tu le veux , je te dirai bonnement, et de manière que tout le monde l'entende, ce que je suis, ce que je veux. Tu feras, si bon te semble, de ma décla- ration un peu gauloise un acte extra-judiciaire. Ma famille est d'origine montagnarde, connue par sa Biblioteca Gino Bianco

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