Correspondance de P.J. Proudhon - Vol. 2 - 1875

DE P.-J. PROUDHON. 329 Bref les conservateurs de toute nuance sont amenés peu à peu à déclarer qu'ils veulent la République, honnête, bien entendu, mais enfin la République. Il me reste la queue des Montagnards, socialistes clu- bistes, etc., qui ne vaut pas quatre sous, et que mon influence, toujours r✓roissante, offusque singulièrement. Voici quelle sera à peu près ma tactique : Vous avez su que j'avais voulu, avant de descendre ·dans la rue, compromettre les chefs. Cela n'a pas plu du tout, de sorte qu'à mon tour je vais laisser là les conspirateurs et faiseurs d'insurrections, et montrer la ficelle au peuple, qui comp~end à merveille. Puis le Peuple fera de l'observation, avertissant, jugeant, raillant, tympanisant n1ontagnards et socia- listes quand ils marcheront de travers. J'ai de la copie pour plusieurs années. Maintenant, à vous! Quand allez-vous à Dampierre? Faites-le-moi savoir; je suis résolu d'aller vous y faire visite. J'ai parcouru toute la Belgique; je ne sais où m'ar- rêter, sachant que partout la police a des 1nstructions secrètes, et entendant tous les jours parler de moi d'une n1anière fort peu avantageuse. Ma santé, heu- reusement, est assez bonne I Mais je suis devenu telle- ment cauteleux et méfiant que je ne donne mon adresse à personne, et que pour vous la dire, à vous par exception, je suis forcé d'employer des circonlocutions incroyables. Vous rappelez-vous ce vieux professeur de philosophiè en face duquel ma prestance vous paraiss~it si comique? Prenez la première, la sixième, la quatrième et la deuxième lettre de son nom ; mettez en tête l'initiale du nom de baptême d'un célèbre gram- mairien de votre connaissance, mort jeune par trop Biblioteca Gino Bianco

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