Correspondance de P.J. Proudhon - Vol. 2 - 1875

DE P.-J. PROUDHON. 325 je viens de publier un projet d'organisation de la circu- lation et du crédit, que je prends la liberté de vous adresser. Ou je me trompe fort, ou vous ne trouverez vestige là-dedans ni de communisme, ni de babouvisme, et vous y verrez une Economie politique constituée sur d'autres bases que celles de J.-B. Say et de Ricardo. Puisque, et c'est vous-même, Monsieur, qui le dites, puisque le jour est venu de discuter tous les systèmes, vous m'obligèriez fort, et de votre part ce serait justice, d'examiner cet échantillon du mien. Le peuple est trop avancé pour reculer ; il faut absolument établir un des nouveaux principes : le droit du capitaliste et des tra- vailleurs; il faut, en un mot, que la question sociale soit vidée. Sinon, attendez-vous à toutes les hor~eurs de la guerre civile, à toutes les misères de l'agraria. Je regrette sincèrement, Monsieur, la destitution dont vous venez d'être frappé, et qui, je le crains, vous a trouvé trop sensible pour un homme de si haute intel- ligence. Je n'eusse· pas conseillé cet acte de rigueur inutile, d'autant plus que, économiste avant tout, vous êtes sceptique en matière de gouvernement. Franche- ment rallié à la Révolution , vous pouviez par vos talents servir le peuple même en résistant aux inno- vations. Je déplore que de misérables rancunes vous aient rejeté dans le camp ennemi. Je compte sur votre obligeance pour faire insérer la présente dans le plus prochain numéro des IJébats, et vous prie d'agréer l'as~urance de ma parfaite estime. P.-J. PROUDHON. BibliotecaGino Bianco '

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