Correspondance de P.J. Proudhon - Vol. 2 - 1875

324 CORRESPONDANCE phalanstérienne, çt tant d'autres que vous connaissez . comme moi. Or, la fraternité et la solidarité dans le corps social ne ressemblent pas plus à la fraternité domestique et à la solidarité des sociétés en nom collectif: que les lois du crédit, de la production et de la circulation, au point de vue du peuple, ne ressemblent aux règles du crédit privé, de la production et de la consommation privées. J'ai développé, dans un ouvrage qui a paru il y a ples de dix-huit mois, cette opposition fondamentale. S'il avait plu aux économistes de faire état de mes observations, ils auraient pu prévenir les événements de Février, et la révolution sociale se serait accomplie sans catastrophe. Et si le socialisme, et M. Louis Blanc en particulier, avaient été capables de recevoir un bon conseil, que j'opposais à leurs rêves, nous n'aurions pas aujourd'hui le spectacle désespérant que nous donne le Luxembourg. Mais, en faisant la critique de toutes les opinions, j'ai dû m'attendre à n'être écouté . de personne; aussi je ne demande qu'une chose, c'est qu'on m'épargne la calomnie. Économistes et socia- listes poursuivent donc également, selon moi, un but impossible à atteindre; les premiers en appliquant à la société les règles de l'Econol!lie privée; les seconds en lui appliquant la fraternité privée. C'est toujours de finJiviclualisn1e, toujours de la subjectivité, de la con- tradiction. Voilà ce que depuis huit ans je n'ai cessé de dire. Du reste, j'ai été sobre d'affirmations; je n'ai point publié de système, et personne ne peut dire si je suis ou non capable de guérir la misère. Toutefois, voulant donner une idée de ce que doit être, dans 1110n opinion, la solution du problème social, BibliotecaGino Bianco

RkJQdWJsaXNoZXIy MTExMDY2NQ==