Correspondance de P.J. Proudhon - Vol. 2 - 1875
DE P.-J. PROUDHON. 323 d'autre part, que ·rÉconomie politique, telle que l'ont enseignée MM. Say, Rossi, Blanqui, Wolowski, Cheva- lier, etc., n'est que de l'économie des propriétaires, dont l'application à la société engendre fatalement et organiquement la misère. Je crois avoir plus que personne contribué à établir cette opinion. Ce qui est vrai économiquement du simple particulier est faux dès qu'on veut l'étendre à la société; cette proposition résu1ne toutes mes criti- ques. C'est ainsi, par exemple, que le produit net et le produit brut, distincts pour l'industrie privée, sont identiques pour la nation; que la baisse du salaire, laquelle est appauvrissement pour le travailleur qui la subit, devient augmentation de richesse quand elle s'applique à tout le monde; que, au point de vue collec- tif, il en est ainsi de tous les théorèmes de l'ancienne Économie politique, qui, je le répète, n'est que de l'Éco- nomie domestique. Or, que den1ande aujourd'hui le peuple? Le peuple demande, et c'est la question qu'il a posée le 24 février, que, tout en respectant la liberté individuelle, sous quelque forme qu'elle se manifeste, , on refasse une Economie politique (publique ou sociale; comme il vous plaira) qui ne soit pas un mensonge; car c'est mentir au peuple et à la justice que de vouloir expliquer à la société les pratiques de l'égoïsme. Les ".,.,.;.;•--...,. faits sont là qui le prouvent. Pour satisfaire à ce désir du peuple, que font les socialistes? Par une erreur du même genre que celle des écono- mistes, ils veulent étendre à la société tout entière le principa de fraternité qui existe dans la, famille, et le principe de solidarité, qui fait la base des sociétés civiles et commerciales définis par le Code. De là, l'utopie BibliotecaGino Bianco
Made with FlippingBook
RkJQdWJsaXNoZXIy MTExMDY2NQ==