Correspondance de P.J. Proudhon - Vol. 2 - 1875
320 CORRESPONDANCE nommé Gilbert, à qui je donne un franc par jour. Je lui ai associé, aux mêmes conditions, le père Eisermann; et tous les deux tiennent la boutique, se remplacent, font les· courses: etc. Nous avons des dépôts de plu- sieurs libraires. Louis Blanc me veut mal de mort. Mes plaisanteries et mes critiques lui vont au cœur; .l'h1di- gnation a passé dans la com1nission qu'il préside, et l'on a résolu de raver mon nom de la liste des candidats. &I ·A Lyon ma candidature n'a que des chances dou- teuses. L'anarchie est dans les clubs. Les ouvriers se querellent, se jalousent. Toutes les infirmités intellec- tuelles se présentent pour la députation! Besançon m'offre plus de chances. J'aurai l'appui de la bourgeoisie et d~s ouvriers. Je compte sur le succès. J'ai payé déjà pour diverses dépenses, papiers entre autres, 356 fr. 50. l/imprin1eur m'a témoigné le désir de régler, et je con1pte lui remettre samedi 150 francs. Ce qui fera 50G fr. t>O à n1on crédit. J'ai reçu de vous jusqu'à ce jour, 600 francs. On lit peu dans des temps pareils. Peut-être intcr- ron1prai-je ma publication; en tout c,as, j'épuiserai le papier qui nous reste, et qui suffira pour aller jusqu'à la troisième livraison, en tirant à 1,500. Ribeyrolles est parti lundi soir par la malle. Quoi qu'on pense et quoi qu'on dise, soyez conci- liant, n1on cher Pilhes; prouvez que tout le n1onde est républicain; bornez-vous à maintenir 1~ République, excusez le gouvernen1ent provisoire de votre mieux, et montrez en perspective l'Assemblée nationale, qui régu- larisera tout. Mais irons-nous jusqu'à l'Assen1blée natio- nale? Je vous embrasse. p. -J. PROUDHON. Biblioteca, Gino Bianco
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