Correspondance de P.J. Proudhon - Vol. 2 - 1875
292 CORRESPONDANCE l\I. Louis Blanc est sifflé; M. Considerantestimpuissant. On s'aperçoit enfin que tous ces charlatans du socialisme n'ont rien dans la tête, et nombre de gens viennent à n1oi. J'attends. Je suis sûr de mes idées, plus sûr que jamais. L'argent se cache, je me passerai de lui; le crédit est mort, je le ferai sans violence ressusciter. Mais il faut attendre, le moment approche pour moi; il n'est pa_svenu. Le bruit a couru dans Besançon, à ce qu'on m'en dit, que j'étais· commissaire du gouvernement. En y réfléchissant davantage, on aurait vu que cela était impossible. Les hommes qui gouvernent en ce moment sont presque tous mes ennemis; c'est la secte du National, juste aussi dépourvue d'idées que de cœur, et à qui je fais encore plus de peur qu'à M. Guizot. Ces gens-là se moquent de la réforme sociale et ne songent (1u'àprendre leur temps pour muse~er le peuple, comme avait fait Louis-Philippe; aussi sommes-nous déjà en pleine réaction. Les idées sociales sont refoulées comme l'ont été, après 1830, les idées républicaines. On laisse MM. L. Blanc, Considerant et consorts s'user à la peine, et un beau 1natin on fer1nera le Luxembourg, et on dissoudra la eornmission. En un mot, on se propose d'enterrer sans trop de bruit 'la question sociale. On fera la guerre pour occuper 50,000 ouvriers; on dépensera 100 millions pour amuser 50,000 autres; .on donnera quelques fiches de satisfaction, et on espère s'en tirer comme cela. C'est toujours, comme vous voyez, le même aveugle- ment; mais le succès trompera les espérances des contre-révolutionnaires. Il y a ici 15,000 prolétaires armés qui ne se laisseront pas faire. La question sociale reccyra une solution, ou malheur au pays 1 / BibliotecaGino B,a, ,co
Made with FlippingBook
RkJQdWJsaXNoZXIy MTExMDY2NQ==