Correspondance de P.J. Proudhon - Vol. 2 - 1875
DE P.-J. PROUDHON. 291 Paris, t J mars 1848. A. !il. IlUGlJENET. Mon cher Huguenet, je ne vous ai pas écrit d'abord après la révolution, parce que je n'aurais eu à vous apprendre que les mêmes faits que vous avez pu lire dans les journaux, et qu'ayant fait passer deux n1ots à Maurice ainsi qu'à Micaud vous avez pu savoir que je n'étais ni mort ni blessé. ,T'ai fait ma part de la besogne, bien que je l'eusse d'abord désapprouvée. Six mois de délai auraient peut- 1 être épargné 400 millions à la France. Mais quand j'ai vu l'affaire engagée, je n'ai pas voulu abandonner les amis; j'ai été à la barricade porter des pierres, et j'ai composé la première proclamation républicaine. La victoire gagnée, je suis rentré chez moi et ne sors plus. Vous recevrez dans quelques jours la première livraison de mon travail, et chaque semaine, pendant quatre ou cinq mois, les livraisons se succèderont. J'espère que cet ouvrage me' conduira enfin à quelque chose. J'ai, je puis le dire en ce moment, le monopole des idées dont on a le plus besoin, des idées écono- miques. Les faiseurs d'utopies sont à bout de science; ils ont le pouvoir, ils taillent, ils tranchent et ne pro- duisent rien. Tout le monde rit des ateliers nationaux; Biblioteca Gino Bianco
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