Correspondance de P.J. Proudhon - Vol. 2 - 1875
DE P.-J. PROUDHON. 287 ce serait de dire à Micaud que je lui écrirai bientôt et que je l'engage à être ferme et résolu dans cette cir- constance. Je ne suis pas de ceux qui crient : A bas Guizot. A bas personne! Mais l'événement accompli est désormais irrévocable; c'est sottise de regarder en arrière. Je n'eusse pas fait la révolution du 24 février; l'instinct populaire en a décidé autrement; je me retrouve .le même après comme avant, et je suis avec tout le monde. Gardez ma dernière lettre, je vous prie : il y a des choses que je pourrais augmenter et embellir encore, mais qu'il est inutile de faire voir. Les polichinelles dansent à l'Hôtel de Ville, comme il y a huit jours au Palais-Bourbon, tout cela est comédie; le sérieux, c'est de songer à l'ordre et aux affaires, que le nom vénéré de la République ne résout pas. Hier, M. de Lamartine s'écriait : Les portes de la libertésont ouvertesI et l'Assemblée de s'écouler majes- tueusement. Nous en verrons encore de bonnes. Incessamment, vous aurez à nommer un ou plusieurs députés. Choisissez des hommes d'affaires, ayant des idées positives, de la fermeté, et peu sujets à la camara- derie et à l'entraînement. Que cette Révolution ne s'évapore pas en paroles inutiles : moins il y aura de badauds à la Chambre, et mieux ce sera. Je prends la liberté de joindre à la présente un billet pour mon frère, que je vous prie de jeter à la boite. Tout à vous, , p. -J. PROUDHON. P. -S. - Quatre citoyens, armés de leurs fusils sor- tent à l'instant de 1na chambre. Ils viennent me BibliotecaGino Bianco
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