Correspondance de P.J. Proudhon - Vol. 2 - 1875

226 CORRESPONDANCE joindrai au gouvernement. L'hésitation d'hier sur la République m'avait dépisté; cette hésitation venait de Lamartine, du National et autres, qui, fort mal à propos, s'étaient avisés de réserver la souveraineté de la nation et la sanction du peuple. Maintenant plus de doute; le le peuple, la nation, le gouvernement, c'est la Répu- blique. Cela est encore assez drôle, et je ne suis pas le seul à rfre; mais enfin, le ridic\].le et le sérieux sont pêle-mêle dans la nature. Il s'agit maintenant de ne pas avoir peur; si tout le monde entre dans la République, elle ne peut pas plus faire de mal que n'en ferait à Besançon une procession du Saint-Sacrement. Voilà dans quelle idée il faut marcher. Les phalanstériens font leurs offres de service à la nation. Les communistes grouillent et barbottent. L'abbé Chatel et l'Église française chantent un Pe JJeum. Nous allons voir des néo-chrétiens, des mys- tiques, et toutes les utopies en campagne. Que cela ne vous effraie pas. On se moquera de tout cela, je vous en réponds. Reste toujours l'équlibre des affaires à rétablir, et c'est là le difficile. J'y vois assez clair pour dire qu'il y aura quelque gêne momentanée; c'est impossible autre- ment. C'est une chose que je vous avoue, mais que j'aime à croire que vous ne colporterez pas comme venant de moi. Tout le monde n'est pas capable de philooopher sur les événements et d'entendre la vérité. Ne vous faites donc pas alarmiste mal à propos, et poussez de toutes vos forces à la confiance, à la sécurité. Si j'ose encore une fois vous prier d'une commission, Biblioteca Gino Bianco

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