Correspondance de P.J. Proudhon - Vol. 2 - 1875

DE P.-J. PROUDHON. iOI existence, vous reviendriez bientôt à Paris, vous, vos fils et votre compagne, comme dit la Marseillaise. Le temps est meilleur aujourd'hui que lors de votre départ, et, de quelque façon que la chose tourne, il se prépare des événements dont le résultat inévitable sera de vous donner place dans la république des penseurs et des artistes. Et d'abord, la pure littérature classique, attique et antique, revient sur l'eau et fait prendre en dégoût la romantique ; tout se tourne vers les études fortes, solides, nourries d'observations et de faits; partout on ne parle que de science soéiale, science morale et politique, science économique, science du droit, sciences à construire, sciences en construction. D'autre part, il se manifeste entre le pouvoir, repré- senté ou personnifié dans la dynastie d'Orléans, et le peuple une antipathie croissante; des bastilles s'élèvent, le régime militaire se glisse partout ; la Chambre des députés est châtrée ; il faut que d'ici à deux ans nous, Français trop turbulenl3, soyons 1nis à la raison, ou que nous fassions encore une fois danser la carmagnole à la monarchie. Vous sentez qu'au milieu de tout cela un homme comme vous est bien placé ; monarchie ou république, il y aura transition et révolution complète, et vous êtes novateur dans toute la force du terme. Puis, comme la meilleure part de notre vie ainsi que de notre destinée est de voir, d'apprendre 7 où seriez-vous mieux pour cela qu'au sein d'une nation qui monte ou qui descend, je ne saurais trop encore vous dire lequel des deux? C'est l'espoir de vnus revoir qui me fera différer de vous envoyer vos livres. jusqu'à ce que je reçoive de vous une lettre par le retour du courrier ; d'autant plus Biblioteca Gino Bianco

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