Correspondance de P. J. Proudhon - Vol. 1 - 1875

CORRESPONDANCE Paris,9 avrll t838. A M. PAUTHIER Monsieur, je me vois obligé de partir en toute ha.te pour Besançon, où m'appellent les événements déplo- rables qui se passent dans l'imprimerie dont je fais partie comme associé. L ***, mon collègue, est, en ce 1noment, ou mort ou en état d'aliénation complète. Je vais donc le remplacer, et conduire notre malheureuse barque. Aussi, adieu pour longtemps la linguistique et la philosophie : il f aut courir au plus pressé. J'eusse vivement désiré, Monsieur, vous voir encore une fois avant de quitter la capitale; _mais j' ose espérer que vous vous souviendrez quelquefois d'un jeune homme qui a deviné, comme par instinct, ce qu'il vous sera donné, je l'espère, de nous démontrer; je veux dire que la philosophie doit ressortir des antiquités du lan- gage et de la ·mythologie. J e fais bon marché des pré- tentions que j 'aurais pu revendiquer à avancer et con- solider la science sociale et philosopl?-ique; et je me croirai toujours amplement dédommagé si, dans le bataillon sacré des régénérateurs, les ho1nmes de mon pays brillent au premier rang. Je dirai quelque jour avec orgueil : j'ai connu Pauthier, je lui ai parlé. Que l'humanité grandisse, que la Franche-Comté soit ra- BibliotecaGino Bianco •

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