Correspondance de P. J. Proudhon - Vol. 1 - 1875
DE P.-J. PROUDHON. 43 de faire la moisson, du moins j'entrerai le premier dans un champ clos encore à toutes les intelligences. J'avoue qu'il n'cst pas facile dc comprendre où je prétends arriver avec une analyse patiente et minutieuse des racines des langues et des procédés de la grammaire et dc l'élocution. Quoi ! me dira-t-on, nous donnerez- vous enfin des preuves nouvellcs de la distinction de l'à1ne et clu corps, par cxemple? Nous forcerez-vous de croire en Dieu? - Oui, puisqu'il faut que je le dise, j 'espère rendre votre ame si palpable à votre raison que vous croirez la toucher du doigt, et si je ne vous (01·ce pas de croire en Dieu, je vous effraierai si fort de sa présence que vous croirez le voir partout. Pour rcmplir cette tache, je n'ai plus guère à faire qu'un travail de reconnaissance et de dépouillement. Je sais 011 prendre tous mes matériaux; je connais presque tous les auteurs à consulter, la plupart ne se doutant guèrc de cc qu'ils me donnent. Il ne me manque plus que du loisir et du repos. Libre et maitre de mon temps, deux ans ne se passeraient peut-ètre pas avant que je sou1nissc à l'Acaclémie un nouvel essai de G1·am- mai?·e1tniverselle. En me portant candidat, je m'engage donc à travailler à Besançon, sous les yeux de l'Aca- démie, à l'exécution de l'ouvrage que je médite depuis ' longte1nps, et qui, je l'espère, sera plus nouveau par le fond que par la forme. Le titre en serait : Rechercltesur la Réroélation,oupltilosopliiepou1·se1·vi1·d'int1·oduction à l'ltistoù·e itnivm·seUe, t je solliciterais la faveur en mème tcmps de le dédier à l'Académie. J'ai dit quo je désirerais suivre mes études à Besan- çon : qu 'il 1ne soit ici pcrmis d'exprimer quelques pen- sées d'avenir sur ma patrie. Depuis la diffusion des lumières et des lett.res dans toutes les classes de la so- Biblioteca Gino Bianco ..
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