Correspondance de P. J. Proudhon - Vol. 1 - 1875
DE P.• J. PROUDHON. 89 etj'ose vous en prévenir, M. Pérennès, ce ne serait non plus ni le dernier, ni l'avanl-dernier. Ce n'est pas tout : je souhaiterais passionnément, avant d'adresser officiellement ma demande à l'Aca- démie, étre encore une fois rassuré et encouragé par vous sur les éventualités de mon élection comme pen- sionnaire Suard. A l'age où je me vois arrivé, et dans la position où je me trouve, il me semble que ce VCP,U n'a rien de trop ambitieux ni d'indiscret. Pour tel autre, s'étre mis déjà sur les rangs est presque un succès; pour rnoi, au contraire, je regarderais le plus bel accessit comme un grand rnalheur. Cette démarche sera la plus importante que j'aurai encore faite de ma vie, et je la regarde comme décisive de tout rnon avenir. Si jo succombe, c'est fait de moi; je n'ai plus à tenter la carrière des sciences ni de la littérature; je ne pour- rais plus intéresser à n1es études un public instruit de ma mésaventure ; je porterais sur le front le signe ineffaçable d'incapacité innée. J'aime n1ieux cent fois m'abandonner à ma 1nisère que de tenter une bonne fortune que je n'obtiendrais pas. A présent,pourvous intéresseret pour intéress~r l'Aca- démie à ma candidature, il est juste, et je le comprends de reste, que vous soyez instruit des garanties que je puis donner de rnes travaux à venir, de la nature de mes études et de la carrière que je me· propose de par- courir. C'est principalement dans cette vue, lVIonsieur, que j' ai pris la liberté de vous écrire, et que je vous prie d'excuser la longueur de la première lettre que j'ai l 'honneur de vous adresser. 1' Je n'ai nulle envie de suivre un cours de droit. Tout le système de nos lois est fondé sur des principes qui I n'ont rien de philosophique, et que repoussc la loi na- Biblioteca Gino Bianco ,, •
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