Correspondance de P. J. Proudhon - Vol. 1 - 1875
DE P.-J. PROUDHON. 31 En 1836-1837, une longue maladie m'ayant obligé d'interrompre n1011travail d'atelier, je me remis à l' étude. Quelques essais assez heureux de critique et de philosophie sacrée avaient donné un uouvel essor à mes instincts littéraires et déterminé mon penchant aux spéculations philosophiques. Dans les insomnies de la fièvre et les loisirs d'une laborieuse convalescence, je me livrai à des recherches de grammaire qui me parurent assez importantes pour 1nériter votre examen. Deux exemplaires de mon ouvrage vous furent adres- sés; mais les immenses travaux de vqtre savante co1n- pagnie ont seuls jusqu'ici, du moins j'ose le présumer, retardé votre jugement. Si pourtant la faible composition qui vous est sou- mise pouvait répondre de celle que je prépare; si l'exposé de mes premiers aperçus garantissait suffi- samment la justessc des idées que j 'élabore ; si vous désiricz, Messieurs, voir menerà fin des études neuves et fécondes, serait-il permis à celui qui déjà, depuis un an, s'est constitué votre justiciable, de compter un peu plus sur votre indulgente bienveillance que sur les espérances douteuses de son talent et les égards dus à l'extreme modicité de sa fortune ? Chercher à la psychologie de nouvelles régions, à la philosophie de nouvelles voies ; étudier la nature et le mécanisme de l'esprit humain dans la plus apparente et la plus saisissable de ses facultés, la parole ; déter- miner, d'après l'origine et les procédés du langage, la source et la filiation des croyances humaines ; appli- quer, en un mot, la grammaire à la métaphysique età la morale, et réaliser une -pensée qui tourmente de pro- fonds génies, qui préoccupuit Fallot, que poursuit notre Pauthier : telle est, 1\Iessieurs, la tuchc que je iblloteca Gino Bianco
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