Correspondance de P. J. Proudhon - Vol. 1 - 1875

, ' ... CORRESPONDANCE llesançon,31mai 1837. PIERRE-JOSEPH PROUDI-ION, CANDIDATA 'LA PENSION SUARD A MESSIEURS DE L'ACADÉMIE DE DESANçON. ~1essieurs, je suis compositeur et correcteur d'impri- merie, fils d'un pauvre artisan qui, père de trois gar- çons, ne put ja1nais faire les frais de trois apprentissages. J'c1iconnu de bonne heure le n1al et la peine; ma jeu- ncsse, pour me servir d'une expression toute populaire, a été pnssée à plus d'une éta1nine. Ainsi luttèrent avec la forlune Suard, ltiarmontel, une foule de littérateurs et de savan1s. Puissiez-vous, l\iiessieurs, à la lecture de ce Mémoire, concevoir la pcnsée qu'entre tant d'hommes fameux par les dons de l'intelligence, et celui qui en ce n101nent sollicite vos suffrages, la con1munauté du malheur n'est peut-ètre pas l'unique poìnt de ressero ... blance. Destiné d'abord à une profession mécanique, je fus, par lcs conseils d'un arni de mon père, placé comme élève externe gratuit au collége de Besançon. Mais qu'était-ce que la ramise de 120 francs pour une fa- mille 011 le vivrc et le vétir était toujours un problème? J e manquais habituelle1nent des livres les plus néces- 4 saires; je fis toutes mes études de Iatinité sans un dic- Biblioteca Gino Bianco

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