Correspondance de P. J. Proudhon - Vol. 1 - 1875

,, I .. I .J DE P.-J. PROUDHON. 17 1836 A ~f. "\VEISS • • Monsieur \Veiss, je vous ai fait attendrc trop long- temps, j 'en fais l'aveu, le petit nombre de renseigne- ments que je suis à mème de fournir sur mon ami Gus- tave Fallot. C'est qu'en effet j'éprouve une répugnance invincible à dire de lui tout ce que je pense. D'autres regardent comme un devoir sacré de recueillir jusqu'aux moindres souvenirs des conversations et des promenades d'un ami, pour en embellir, à ce qu'ils croieut, un articld biographique : 1noi, un je ne sais quel instinct me serre le cmur et m'empeche de parler. Qu'importe au public? Les événements de la vie de :B,allotne sont rien : d'au- tres, aussi bien que lui, ont vu leur vocation littéraire contrariée; d'autres, et de plus médiocres génies, se sont, pour ainsi dire, prophétisés eux-mé1nes; d'autres ont été a1nis excellents, citoyens probes; tout cela, précieux pour moi, n'a rien de neuf ni de piquant pour les curieux et les indifférents. A quoi bon redire un éloge commun à tant de gens? A quoi sert-il d'employer des formules si souvent prostituées? Si j'étais chargé de l'article de Fallot dans une biographic quclconque, moi, son camarade, comme il 1n'appelait, moi son plus ohligé, je ne lui donnerais pas vingt lignes. C'est autrc- connEsP. I. 2 Biblioteca Gino Bianco I ..

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