Correspondance de P. J. Proudhon - Vol. 1 - 1875

. I .COBIESPONDANCE Ce moment est divin. C'est ainsi, je ne crois pas me tromper, qu'ayant été forcé d'apprendre la prosodie tu as découvert en quelques jours une foule de choses nouvelles, curieuses, plus étonnantes que tout ce que tu avais déjà publié. Quand un homme a beaucoup appris, que son érudition est suffisante, il ne faut plus que lui poser des problèmes et soulever devant lui des difficultés. Pour peu qu'il ait du génie, il s·élancera comme le soleil et répandra des flots de lumière .. MoL ouvrage aura pour titre : ne la créationde l'o·rdredans l'kumanité. Ce sera de l'économie humaine transcen- dante. ,. Il y a quelques semaines, j'étais à mon insu sous le coup d'un mandat d'arrèt, pour crin1e d'attentat. C'était mon deuxième Mémoire qui soulevait cet orage. M. Blanqui, qui me fit prévenir, et qui avait été dé- noncé lui-meme camme mon coconspirateur, me dit que ce Mémoire, malgré l'amélioration de la forme, avait mis le feu aux poudres, par ce que j 'y avais fait entrer tant de monde que les monopoleurs du pouvoir J~ avaient vu la manifestation d,un complot. Il me rassura pourtant en me disant qu 'il avait tous les ministr~s pour amis, et qu'il ne souffrirait point qu'on sévit contre moi. Il écrivit en meme te1nps au préfet dc poli ce pour se plaindre de sa conduite envers lui. Bref, cette affaire ridicule est apaisée. Elle prouve, selon moi, que le pouvoir est encore plus bete et plus mal renseigné que méchant, et j'ai résolu d'avoir désormais quelque homme puissant parmi mes défenseurs. J e vais adresser un exemplaire de mes deux Mémoires à M. Duchatel, en mème temps qu'une lettre ferme et convenante; j 'espère qu'il sera satisfait. En meme temps, je consulte M. Blanqui, en lui faisant entrevoir • Biblioteca Gino Bianco

RkJQdWJsaXNoZXIy MTExMDY2NQ==