Correspondance de P. J. Proudhon - Vol. 1 - 1875

COBHBSP0Al1NDCE J e conçois une beauté sans coquetterie, mais sous la condition qu' elle aura peu d'intelligence; hors de là, nego, comme disait Thomas Diafoirus. Si ta femme est intelligente, elle sai~ qu'elle est jolie, elle sait qu'elle est riche, elle sait méme qu'elle est intelligente; car le propre de la pensée est de se connaitre; sachant tout cela, elle doit s'estimer, s'admirer, s'aimer; s'aimant et s'admirant, elle veut etre aimée et admirée des autres; vo~lant étre, etc. J e raisonne à la manière de Confucius ou Khoungh-Fou-Tseu, comme dit notre ami Pauthier. Mais tu vois où mène ce sorite ... A la coquetterie, mon cher ami. Donc ta femme est coquette ou le sera, ou bien il n'est pas vrai qu'elle soit jolie et intelligente. Je sais que je préche un sourd; je t'avouerai meme que, si j'étais à ta place, j'enverrais promener le rai- sonneur, et le laisserais croire ce qu'il voudrait. Cepen- dant je te prierai encore une fois de ne point te flatter de réunir ainsi les contraires dans une femme, l'étre le n1oins synthétique de la création. Ackermann m'a écrit et se plaint qu'on cherche à lui enlever sa place. M. de.Humboldt étant en ce moment à Paris, il n?a personne pour rappuyer auprès du roi. Quant au:x:observations que je me suis permis de faire sur ses études- et ses publications, il m'a· fermé la bouehe par cette phrase : « Je fais ce que vous sou- haitez, et ce qlle vous craignez, je ne le fais pas. » Au demeurant, toujours entèté de son orthographe et de sa métrique. Maguet est de retour depuis hier ; il vient prendre son diplòme et soutenir sa thèse. G'est un garçon. d'in- finiment de bon sens et qui sera, mo~ médecin, tant que. je vivrai. Il t'aime beaucoup, mais mains cepen- dant depuis que tu te maries. Biblioteca Gino Bianco

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