Correspondance de P. J. Proudhon - Vol. 1 - 1875

DE P.-J. PROUDHON. Mii Paris, i8 juillet 184t. A M. BERGMANN Mon cher Bergmann, j 'ai appris avec un vif plaisi1t la nouvelle de ton mariage, et comme cette f ois tu ne m'as pas recommandé le secret, j'en ai fait part à nos amis, qui sont enchantés. Une femme jeune, jolie., intel- ligenteetpoint coquetteI Où as-tt1 découvert cet heureux phénix? Tu as parlé comme un homme amoureux, mon cher ami; il y en a d'aussi malins que toi qui ne se flatteraient pas de trouver rien de pareil dans tout Paris. Tu te tais sur la fortune; je soupçonne que tu n 'as rien voulu dire, de peur de f aire crier à laper(ec- tion I Répétons un peu cette belle énumération sans y . rien sousentendre : « J et1ne, belle, intelligente, riche et point coquette I » N'en dis rien à ta prétendue, de peur de me brouiller avec elle; mais, avec ta permission, je ne puis croire tout cela. D'abord, parce qu'avec tout ton mérite, ta philosophie et ta polyglottie, et tes mreurs d'archange, et ton amour de Séraphin, tu ne vaux pas encore, à mon avis, les regards d'une divinité. Puis, et. ceci est une grande raison, c'est qu'il y a incompatibilité radicale dans les qualités dont tu te plais à enricbir tabelle. Biblioteca Gino Bianco

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