Correspondance de P. J. Proudhon - Vol. 1 - 1875
DE P.-J. PROUDHON. a Maguet a perdu sa mère; il est en ce moment à Dampierre pour quelques semaines. Tourneux compte ètre employé dans le Berry, à des usines. Elmerick devient raisonnable. Dessirier m 'inquiète par ses chan- gements de projets. - On m'a dit que Bergmann était fieancé avec une demoiselle riche et jolie. Amen. Reclam se fait magnétiser. Je n'ai pas encore vu M. Grimm. J'aurai pour successeur un étudiant en Droit dont tout le monde dit du mal, et beaucoup de mal. Il con- vient à l'Académie précisément à cause de cela. _ Pauthier vient d'éprouver un nouvel échec de la part de l'Institut, qui n'a pas plus de pudeur que nos ministres. Des prix Montyon sont réservés, tous les ans, pour les meilleures traductions d'ouvrages de mo- rale : on a couronné et récompensé, cette année, une traduction de la Métapkysique d'Aristote, une traduc- tion de la Messiaàe de Klopstock, et une des Confes- sions de saint Augustin. - Pauthier avait traduit Con- fucius et Lao-Tseu : on n'a pas seulement parlé de lui. Les prix académiques, on a pu le voir cette ap.née, ne sont plus qu'un moyen de corruption de plus dans les mains du pouvoir. La littérature ne produit plus rien; la France dégrin- gole à tire d'aile; elle est comme l'animal qu'on vient de . faire saillir; l'affaire faite, il se couche et s'endort. Tous les jours~ j'entends dire des choses effroyables; l'audace des exploiteurs ne connait plus de bornes; le pouvoir rit de la rage impuissante des radicaux; en effet, il n'a rien à craindre. La nation est démoralisée ; plus de vertus, plus d'esprit public. Il y en a peut-étre encore pour•bien des années. J'en souffre et j'en pleure. Je n'ai reçu aucun volume de poésies venant de Berlin, et je n'ai vu personne qui ait pu m'en parler Biblioteca Gino Bianco
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