Correspondance de P. J. Proudhon - Vol. 1 - 1875

334 CORRESPONDANCE · tion et au sentiment : je crois que je· ferai mieux è.e me tenir à cette forme. La science pure est trop sèche ; les jqurnaux trop par fragments; les longs traìtés trop pédants : e'est Beaumarcha~s, c.'est Pascal qui sont mes maitres. Mais quel avantage j'ai sur eux l Je fais intervenir le monde entier dans mes écrits : il n'est pas une question de philosophie, de morale, de poli- tique, que je ne puisse faire entrer dans ~es Mémoires. Je regrette beaucoup maìntenant mon esclavage; je vais me hater de mettre aux mains de mon maltre les matériaux de son livre, et je m'enfuis, au 1 cr aout, en Franche-Comté. J'o'ubliais de vous dire que j'ai couru un immense danger à l'occasion de mon premier Mémoire, qui a été cito dans tous les procès politiques, de compagnie avec ce que le radicalisme produit de plus abominable. C'est à Blanqui que je dois d'avoir été ménagé. Le ministère, le conseil d'État, l'Académie, le parquet,· tout poussait des cris de rage. Enfin me voilà rassuré; je passerai à force de science et de métaphysique, de précautions et de bon sens. Les lettres attribuées à Louis-Philippe lui ont fait un tort immense. Il y a encore là-dessous quelque chose que je ne comprends pas. Je crois qu'il les a écrites; 1nais je ne crois pas qu'il ait pensé ni voulu tout ce qu'il a écrit; cette solution me parait la seule plau- sible; elle va très-bien à la diplomatie actuelle. Le pouvoir est très-fort; l'armée magnifique; pas de révolution possible pour cette année. Les ouvriers commencent à comprendre qu'il ne faut tenter rien · avant de savoir parfaitement ce que l'on fera. Mme Droz est morte; M. Droz s'en va; Mmc Michelot jeune a fait un petit enfant le jour de l'enterre1nent de sa grand'mère. Biblioteca Gino Bianco

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