Correspondance de P. J. Proudhon - Vol. 1 - 1875
DE P.-J. PilOUDHON. 333 J·'ai attaqué vivement le National, qui en a pleuré et grincé des dents; j' ai fait une critique très-vive de la philosophie de Lamennais, critique qu~on trouve juste, mais qu'on voudrait plus bienveillante pour l'auteur. J'avoue que je ne puis encore me rendre à cette obser- valion. Lamennais vient de puhlier un nouveau vo- lume, que j'ai lu, et dans lequel il semble avoir pris à tache de justifier ce que j'ai dit de lui: qu'il était déso?"- 1nais i1npuissant. Il reprend en sous-muvre la célèbre profession de foi du Vicai1"seavoyar·d, et se met à ampli- fier les arguments de J ean-J acqucs contre les miracles, les prophéties, la révélation, le péché originel, l'en- fer, etc. Diatribes con tre le clergé et le catholicisme> Quoi qu'on disc de cet hon1me, je répondrai toujours que je ne n'ai1ne pas les arostats. Il pouvait changer d'opinion, mais il ne devait ja1nais faire la guerre à ses confrères dans le sacerdoce, ni au christianisme, qu'il ne s'ngit plus d'attaquer, mais d'approfondir. Je me réscrvo de le ressaisir quelque jour. J'ai fait connaissance de Pierre Leroux,. que je trouve aimable et srirituel. Vous voyez donc quelle est ma position : auteur de dellX Mémoires contre la Propriété restés tous deux sans réponse, bien qu'ils aient été curieusement et minutieu- sement lus; engagé dans une carrière en~ore inexplorée (il s'agit de refaire toute la législation 1 en substituant de nouyeaux principes aux anciens); annonçant de nou- veaux écrits plus explicites et, cette fois, plus positifs, - je ne nuis reculer. J e regarde ma tache comn1e très- grande et très-glorieuse. Il ne me reste qu'à m'en rendre digne. Le genre Mémoire parait étre celui qui me convient : moitié science, moitié pamphlet, noble, gai, triste ou sublime, parlant à la raison, à l'imagina- - BibliotecaGino Bianco
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