Correspondance de P. J. Proudhon - Vol. 1 - 1875
330 GORRESPONDANCE de porter le débat devant le public hisontin, et de le rendre juge de la conduite des académiciens et de la mienne. Dans cet écrit, j 'insistais plus fort que jamais sur ma doctrine; je la montrais existante et professée· partout, de sorte que je ne m'en trouvais plus que l'~x- positeur et pour ainsi dire le chef. Plusieurs membres de l'Académie étaient nominalement désignés comme mes ennemis et fort maltraités ; en un mot, je montrai les dents et je fis entendre à l'Académie que, si elle cherchait du scandale, il y en aurait. Il parait que cela fut compris : une moitié de l'Académie se mit à rire de l'autre; le préfet vint à n1on aide ; on commença à dire que j'étais un garçon de talent et qui pouvait aller loin; bref je fus acquitté, je crois, à l'unanimité. A présent, on dit du bien de moi partout, bien qu'on me blame en beaucoup de choses. Pendant que tout cela s'agitait à l'Académie, la pers- pective d'une déchéance prochaine me fit chercher à m'employer utilement, je veux dire lucrativement, à Paris. J e déterrai un magistrat de la Seine, gendre de M. S***, pair de France, ami de Louis-Philippe, qui accompagna Charles X à Cherbourg avec Odilon Barrot; lequel magistrat voulait faire un livre de légis- lation criminelle, et cherchait un aide pour cela. J e lui fus présenté, et je travaille avec lui depuis le 1 er fé- vrier, à 150 francs par mois et le logement. Le travail dont je m'occupe aura pour titre : Pkiloso- pkie de l'instruction crirninelle. A dire vrai, je fa-is presque tout, et si l'ouvrage devait paraìtre sous mon nom, j'en tirerais de bons écus, tant j'ai trouvé de choses neuves et intéressantes qui seront publiées dans ce livre. Mais voici le meilleur de l'affaire. Mon patron est, de sa nature, assez aristocrate; mais Biblioteca Gino Bianco
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