Correspondance de P. J. Proudhon - Vol. 1 - 1875

ùE P.-J. PROUDHON. Paris, 16 mai 1841. A M. ACKERMANN Mon cher Ackermann, j'essaie de vous répondre par la plus belle matinée de mai qui se puisse voir. J'ai vis-à-vis de ma fenètre un magnifique soleil; il ne me manque que des rossignols et des roses. J'entends à défaut les ro·quets et les pierrots, ce qui est peu fait pour rafraichir l'esprit et récréer l 'imagination. Pour répondre à toutes vos questions, il faut commencer par mon histoire. L'Académie de Besançon, de plus en plus animée contre moi par une coterie d~ cafards et de plats cour- tisans du pouvoir, m'avait ajourné à comparoir devant elle au 15 janvier 1841, terme de rigueur et définitif, ou à faire valoir mes défenses; il s'agissait de me voir supprimer ma pension, Déshonoré publiquement si ce malheur me fut arrivé, j'étais ruiné de fond en comble et perdu sans ressources. J~ n'avais plus qu'à partir pour la Russie ou pour l'Amérique. Là détresse me donna de::;forces" J'avais épuisé toutes les expli- cations; j'eus recours à la menace. J'écrivis un factum de manière à ce qu'il put étre imprimé. J e me proposais Biblioteca Gino Bianco

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