Correspondance de P. J. Proudhon - Vol. 1 - 1875
.. 326 CORR-ESPONDANCE négation àu rnal, mais point encore t1ne organisation positive. Or, pour ceci, mon cher ami, j'en puis bien donner les principes et les lois générales, mais, seul, je ne puis suffire à tous les détails. C'est un travail qui absorberait cinquante Montesquieu. Pour ma part, je donnerai les axiomes, je fournirai des exemples et une ~ méthode, je mettrai la chose en train; c'est à tout le ~ monde de faire le reste. 'I. ' • Ainsi, crois hien que personne sur terre n'est ca- .: pable, comme on l'a voulu dire de Saint-Sin1on et de l Fourier, de donner un systèn1e composé de toutes pièces et complet, qu'on n'ait plus qu'à faire jouer. C'est le plus damné mensonge qu'on puisse présenter au:» hommes, et c'est pour cela que je suis si fort opposé a11 fouriérisme. La science sociale est infinie : auco.n homme ne la possède, pas pius qu'aucun ho1nme ne sait la médecine, la physique ou les mathématiques. Mais nous pouvons en découvrir les principes, puis les élé- ments, puis une partie, qui ira toujours en grandissant. Or ce que je fais maintenant, c'est de déterminer les éléments de la science politique et législative. Par exemple, je maintiens le droit de succession, et je veux l'égalité; comment accorder cela? C'est ici qu'il faut entrer dans l'organisation. Ce problème sera résolu dans le troisième Mémoire, avec beaucoup d'autres. Je. ne puis en ce moment te dire tout : il me faudrait vingt pages. Enfin, si la politique et la législation sont une science, tu ·comprends que les principes puissent étre fort sim- ples, saisissables aux moindres intelligences, mais que, pour arriver à la solution de certaines ql1estions de détail ou d'un ordre élevé, il faut une série de raison- nements et d'inductions tout à fait analogues aux cal- Biolioteca Gino Bianco
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