Correspondance de P. J. Proudhon - Vol. 1 - 1875
CORRESPONDANCB Paris, ~ mai 18t1; A. M. ANTOINEGAUTHIER (1) Mon vieil ami, je mérite bien tes reproches, car je devrais savoir ce que c'est que d'imprimer un livre ; mais un auteur s'imagine toujours qu'il a tout fait quand il a écrit, et que la presse doit aller aussi vite que sa pensée. L'art de Gutenberg n'en est pas encore là. L'impression de mon petit Mémoire a duré cinq semaines et plus : il y avait de quoi enrager. A présent, c'est t1ne affaire finie, et me voilà sous la griffe des critiques. De tous còtés on m'annonce que je ne serai pas ménagé : le vent souffle et le ciel se fait noir; il y aura du gros temps. Quoi qu'il arrive, au surplus, je n'ai rien à craindre du còté du pouvoir, ce qui est déjà l'essentiel; quant aux chiens de cour et autres, il y a longtemps que je les connais, et je les attends. Je suis étourdi et téméraire autant qu'horrime du monde; mais, quand il s'agit d'imprimer, tu me supposes assez de , • '\ A bon sens pour n avancer r1en qua coup sur, meme dans mes plus grands paradoxes. Les radicaux réfor- (I) MM.Gauthier frères, chez qui Proudhon a été employé• . ' Biblioteca Gino Bianco
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