Correspondance de P. J. Proudhon - Vol. 1 - 1875

3t8 CORRESPONDANCE dernier, voulait à toute forc.e m'oter ma pension. A la fm, las de donner des explieations qui n'étaient poiut admises, je me suis avisé de mon-trer :-lesdents; j'ai attaqué nominalement u·ne partie .des membres; je me ·Suis moqué ,de l'Académie-; je lui ai laissé entrevoir que, si elle eherchait le scandale, j 'étaìs homme à l'aug- ment~r encore en ·la trainant devant le public; et ia tempéte s'est ap.aisée devant le quos ego... On dit ·<re- puis ce temps"".'"làque je su.is un garçon qui promet.~. O bipèdes I , . Actuellement je suis au service d'un magistrat de Paris, pour la construction d'un ouvrage -de jurispru- dence criminelle. Mon .1J0u1"geois, ou mon prropriétaire, ou mon exploiteu'I', comme il vous pla:ira de l'appeler, est un assez brave homme qui se pique d'esprit, mais qui n'est qu'un pauvre lo.ustic dépourvu d'idées et meme- d'intelligence. Depuis que je le connais et que j 'ai lu quelques ,écrits de Dupin, j' ai pu me convaincre qu'es- prit et intelligence sont choses qui peuvent très-bien ne se pas rencontrer dans une méme cervelle. Or, mon juge voudra.it étre présiden,t, voire député; pour cela il s'est mis en téte de faixe un livre .. Et c'est moi qui ,en .suis chargé .. Le titre en sera, je crois : Pàilosopkie -de ,l' instructionoriminelle ;· mon maitre veut quelque chosc ,de ronflant. _Les lectures et les études qu~il m'a fallu faire depuis trois mois m'ont appris une foule de choses jQ_rt curieuses, dont je réserve une partie, et ,Gl.onjte fais cadeau de.l'autre à mon maitre_.Et nous marc.hons; j'.écris le plan, la substance, la trame et la meilleure par.t du style d'un chapitre; puis il brode là-dessus quelques idées pratiques, ou une billevesée qui lui ·passe par l'espil'it et •qu'il ne manque pas de trouver neuve, car il' ne l'a vue nulle part ... il n'a rien lu. Pour Biblioteca Gino Bianco

RkJQdWJsaXNoZXIy MTExMDY2NQ==