Correspondance de P. J. Proudhon - Vol. 1 - 1875

I I DEP.-J. PROUDHON. 3t7 la généralisation et la synthèse. - Que font encore aujourd'hui nos jurisconsultes? Ils prennent ce qu'ils nomment une lai, c'est-à-dire une tradition, et en sui- vent l'application, par déduction syllogistique, aussi loin qu'elle peut aller. C'est précisément comme cela qu'on enseignait autref ois la physique et la médecine. Souvent il arrive que cette lai, poussée dans ses consé- quences, en rencontre une autre qui lui barre le chemin, -0u qu'elle se trouve démentie par le sens commun ou quelque impossibilité naturelle. Vous croyez qu'alors nos jurisconsultes reviendront sur leurs pas et se met- tront à faire la critique des deux lois I Point du tout; ils cherchent dans leur sac à traditions quelque subtile solution de commentateur pour sortir de ce mauvais pas, et se jettent dans le champ des conjectures. C'est alors qu'ils disent qu'il n'y a rien d'aòsolu. Vous avez fait votre droit, Monsieur, vous pouvez dire si ce tableau est fidèle. Quoi qu'il en soit au reste des jurisconsultes, vous ne contesterez pas, je pense, la nécessité de revenir à · 1a méthode baconienne. Les idées que je viens d'exprimer sont banales pour vous; mais aujourd'hui on ne peut les faire entrer dans la téte d'un juge ou d'un avocat. Or, c'est en suivant le pla,n d'études dont je viens de vous donner l'aperçu que ' je crois vraiment pliilasapher. J e puis me tromper main- tenant sur quelques points de détail, comme un mathé- maticien peut commettre une erreur dans un calcul spécial; qu'importe? La méthode, le système, l'ensemble des vérités n'en subsistent pas moins. C'est avec mes propres principes que l'on me redressera; or, c'est là tout ce que je veux. · J'ai eu bien de la peine à rentrer en grace avec mon Académie, qui en aout, septembre, novembre et janvier Biblioteca Gino s·anco

RkJQdWJsaXNoZXIy MTExMDY2NQ==